Annonces

[annonce_1]

Si nous continuons à voir des peintures qui représentent une Annonciation, une scène mythologique ou un portrait d'appareil dentaire, ce n'est pas parce que nous croyons à la virginité de Marie, que nous savons qui étaient les centaures ou que nous allons montrer notre respect devant un monarque. Être croyant, connaître les histoires mythologiques ou l'identité du roi représenté augmente sans aucun doute le plaisir de la contemplation, mais ce qui maintient aujourd'hui notre intérêt pour toutes ces peintures n'est pas leur contenu mais plutôt leur forme. Ou, pour le dire autrement : bien que son histoire nous soit inconnue ou indifférente, sa dimension plastique nous suffit.

J'y pense en parcourant l'exposition Avec les pieds sur terre, où l'histoire est souvent plus intéressante que l'œuvre. Les motivations, les réflexions, les matériaux utilisés, comme le disent les cartes, sont si élaborés et particuliers qu'ils rivalisent avec l'artefact. En effet, j'aimerais connaître en profondeur le travail de chacun des artistes, car les œuvres nous sont souvent présentées comme la pointe de l'iceberg des grands projets.

Annonces

Cette exposition est la deuxième partie d'un projet curatorial démarré en 2020 au Musée d'art contemporain de Belgrade. Il s'organise autour de ces six axes : Genre, race et empreinte coloniale ; Il n’y a pas d’extérieur ; Au-delà de l'anthropocentrisme ; Aquatopies ; Apprendre des connaissances autochtones ; Retour vers le futur. Ci-dessous se trouvent les problèmes les plus urgents : le besoin de nouveaux modèles et concepts pour affronter l’avenir ; la reconnaissance de la valeur des connaissances issues des cultures marginalisées ; la crise environnementale dans toutes ses variantes de contamination et d’extermination, provoquée par un mode de production que nous ne pouvons apparemment pas changer…

La réutilisation des matériaux ou la production « in situ » sont quelques-unes des mesures adoptées par les conservateurs

La sélection d'artistes est très large, 35 de 17 pays, avec un poids important provenant de l'Europe du Nord et de l'Amérique du Sud. Des noms connus sont présents (Mattingly, Éliasson, Greenfort…) et d’autres avec projection locale. Huit d'entre eux, espagnols. Avec eux, nous couvrons les genres de l'art actuel : installations, photographie, création vidéo, animation, textile et sculpture. Parmi les œuvres les plus suggestives, je souligne la vidéo intitulée terraformation (2017), par Michel Najjarqui combine les paysages gelés de l'Islande avec les déserts de Mars.

je pense aussi que c'est correct Un guide sur la respiration (2020-2022), l’installation oppressive de Marija Markovic: des images de pollution de l'air qui évoluent à la vitesse d'une tachycardie apparaissent sur un écran et, derrière, un fond de photographies de plantes d'intérieur censées purifier l'air. Ce même air utopique émane du dragonnier qui fournit de l'oxygène à Santiago Morilla, pédalant sur son vélo. J'avoue que je suis fasciné par le travail de bozhengqui depuis 2016 a enregistré son histoires d'amour avec les fougères.

Theresa Traore: 'Dahlberg: Transitions', 2022

Annonces

Thérèse Traoré : "Dahlberg : Transitions", 2022

De votre côté, A. Saupoudrer C'est B. Stephens ils nous proposent un lubrifiant Manifeste écosexuel 3.0 (2011), dans lequel ils se déclarent amoureux de la Terre. C'est aussi très puissant esprit forestier2021 la vidéo magistrale de Ursula Bieman, dans lequel certaines femmes autochtones parlent de la connaissance de la jungle. le sud-africain Lungiswa Gqunta a créé l'une des œuvres les plus plastiques : les cordes à linge en fil de fer barbelé. Et PSJM, une de ses pièces remarquables de « Géométrie sociale », un diagramme entrelacé intitulé Consommation mondiale d'énergie provenant de sources renouvelables et non renouvelables de 2000 à 2050.

Selon mon avis très personnel, l'exposition, bien qu'elle présente plusieurs artistes basés aux Canaries, est arbitrairement « internationale ». En d’autres termes, ses membres pourraient très bien être n’importe qui d’autre. A cet œcuménisme standard, typique des grandes expositions contemporaines, s'ajoute une rhétorique « anti » qui est aussi d’actualité pour moi. Un exemple parmi tant d'autres, dit-on en référence à une radio participante, la akgc multiversal: « Ils construisent leur pratique collaborative en tirant leur pouvoir de la pensée et des actions résistantes, décoloniales, écoféministes, queer, anticapitalistes et antifascistes. Ils s’efforcent de formuler des alternatives au système capitaliste nécropolitique actuel.

À l’autre extrême, l’une des réussites marquantes se trouve ce que les conservateurs appellent les « lignes directrices en matière de durabilité », en référence à leur stratégie pour limiter l’empreinte écologique et carbone cela vient avec une exposition comme celle-ci. La réutilisation et le recyclage des matériaux, la production sur site (c'est-à-dire pas de transport) et diverses autres mesures sont la preuve de tout ce que l'on peut faire si l'on prend ce que l'on pense au sérieux et constituent un exemple de cohérence par rapport au contenu de l'exposition. Je suis incohérent lorsque je m'envole pour Las Palmas pour revoir une exposition dont la durabilité est l'un de ses principaux arguments.